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Transmettre son Savoir pour redonner la Vue

Transmettre son Savoir pour redonner la Vue
  • Je m'engage pour enseigner aux futurs Optométristes Africains pour l'année scolaire 2011-2012. Je partage mes connaissances au sujet des Lunettes ( théorie, pratique, encadrement en clientèle...) Je vous en parlerai plus largement ici même.
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8 janvier 2012

Douce Année 2012

Je vous souhaite une très bonne et heureuse année 2012.

Qu'elle vous apporte, joie bonheur, paix, espérance.

Que vos projets se réalisent dans les meilleurs conditions et d'y croiser de belles rencontres...

 

"Faites de votre vie un rêve et d'un rêve une réalité."

St Exupéry

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21 décembre 2011

Ateliers d’optique

Je travaille ici avec des collègues québequoise dont Carole Melançon, optométriste.

Elle travaille pour le compte de Sight Severs (ONG très dynamique qui lutte fortement contre la cécité).

L’une de ses missions est d’évaluer la qualité des ateliers optiques de la région, à Kati et à Koulikoro. Je l’ai accompagnée lors de cette mission.

La 1ere intervention était le mercredi 7 décembre, à Koulikoro, à 1h de Bamako.

Une fois arrivés sur les lieux, le protocole malien oblige de passer par chaque bureau pour les saluer et leur expliquer notre présence au Mali, à l’IOTA et plus précisément encore, dans leur établissement.

L’atelier de vente et montage de lunette se trouve dans le centre de référence de santé, au centre de la ville.

Le centre de santé regroupe toutes les unités de soins possibles, organisé par de petits bâtiments indépendants.

Après 2h de présentation officielle avec les chefs de services, les directeurs des unités, les médecins chefs, les collaborateurs, nous avons pu entrer dans le vif du sujet.

Nous avions préalablement établies une fiche d’évaluation précise afin de pouvoir procéder à l’évaluation du site et de ses composants.

Notre mission est de savoir si ce site est bien équipé, si les machines sont en bon état de fonctionnement, si le personnel est qualifié, s’il est en nombre suffisant, si les stocks de verres et montures sont bien gérés…

Nous avons eu de bonnes et de mauvaises surprises.

Tout d’abord l’unité d’optique/optométrie compte 2 personnes : 1 TKL (technicien Lunetier, correspondant au BEP optique en France) formé à IOTA pour la vente et le montage, puis un AMO (assistant médical en Ophtalmologie) qui a suivit une formation de réfraction pour la prescription.

Quant aux matériels. Ils ont été bien équipés à l’ouverture en 2006, par Sight Severs. C’est le même matériel qui dure mais son manque d’entretien se fait sentir à l’usure des machines. Il manquerait un bon nettoyage sur les appareils et de l’entretien régulier.

Certains sont hors fonctionnement à cause d’une ampoule grillée, d’un petit appareillage manquants/cassés/perdus…

Le manque de passage de la clientèle fait qu’il y a un manque de fréquentation dans l’espace vente… On peut compter entre 15 et 20 ventes par mois, ce qui est vraiment trop peu pour un bon fonctionnement de l’ensemble.

Mais  un problème de mentalité est persistant, nous fait remarqué le préposé aux réfractions.

En effet, il est en contact direct avec les enfants dans le besoin de portes des lunettes mais beaucoup de parents répondent «  oui oui je reviendrai faire mes lunettes, en glissant dans le fond de la poche du pantalon leur ordonnance, sans plus de respect », ou d’autres encore qui osent répondre en disant que son enfant est jeune, qu’il s’est trompé… «  Il ne faut pas gâter les yeux de mon enfant, que Dieu lui a donné ».

Certains sont encore très réfractaires au port de lunettes, qu’ils estiment pour les personnes âgées, aux visages ridés et aux cheveux blancs…

Dure à entendre en 2012, cette résistance au port de lunettes, et surtout quand on connait les besoins énormes de la population jeune et scolarisée… Je pensais que cette pensée était plus atténuée que cela !

Cette ville se situe à 70km de la capitale…

 

Notre intervention s’est déroulée avec l’aide de l’un de nos nouveaux diplômés optométristes à IOTA embauché au compte de Sight Severs depuis le mois de Novembre. Celui-ci sera surement le référant de tous les patients trop compliqués pour les AMO de toute la région. Il sera, dès Janvier, sur le secteur de Koulikoro en consultation hebdomadaire, on l’espère. C’était donc pour lui des présentations officielles dans le but d’une bonne collaboration.

 

L’étape suivante est de voir l’atelier de Kati ce mercredi 21.

L’atelier est beaucoup plus organisé, les instruments sont tous protéger par une housse. La poussière est notre ennemie N°1 ici. Les plans de travail sont propres, le local est agréablement bien rangé, les montures sont bien présentées… Mais le problème est que le nombre de ventes est encore plus faible…

Plus une seule vente depuis le mois de Mai…

 

A la suite de ses 2 visites et d’un rapport détaillé, nous aurons à donner une formation complémentaire sur les lacunes rencontrées dans leurs travaux.

Pour exemple :

  • Perfectionner les centrages/axages et les vérifications avant livraison
  • Bannir les verres minéraux pour les enfants
  • Faire des teintes solaires avec le traitement UV
  • Adopter un rangement organisé des papiers

 

 

 

 

13 décembre 2011

OPC

L’OPC est une association française qui lutte contre la cécité et pour sa prévention : L’Organisation pour la Prévention de la Cécité.

Elle est reconnue d’utilité publique , membre du Comité de la Charte, en relation de travail officielle avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), membre actif de l’initiative mondiale Vision 2020 – le Droit à la Vue.

L’un de ses hauts responsables, médecin français, le directeur des programmes de l’OPC, nous a rendu visite à l’IOTA lors de son passage à Bamako, la semaine passée.

Nous avons beaucoup echangé sur le travail que l'on fournissaient pour l'IOTA et toute l'étandue des projets... Il a aussi été remarquablement surpris par la place que j'occupais à l'IOTA et surtout avec le statut que j'obtenais ( soit rien! ).

Pour son rapport, il a donc publié un article dans le site de l’OPC, en parlant de nos projets pour l'optométrie.

Venez voir sur http://opc.asso.fr/spip.php?article178 .

26 novembre 2011

La rentrée

Après la réunion de pré-rentré des professeurs le vendredi 12 Novembre, où seulement 7 professeurs étaient présents, nous avons procédé à la rentrée le lundi 14 Novembre à 7h45.

Je vais enseigner la technologie lunetterie pendant 16 heures de cours par semaine : 10 heures à la 1ère année et 6 heures à la 2ème année, à des étudiants Optométristes, en licence.

 

En 1ère année, nous avons 9 étudiants : 7 maliens dont 1 fille et 2 filles malgaches

 En 2ème année, nous avons 7 étudiants : 5 maliens dont 1 fille, 1 Djiboutien et 1 Guinéen 

Dans le programme de 3ème année, la technologie lunettière n’est pas programmée.

 

Les chaises et tables étaient encore absentes des classes le lundi matin à 7h pour une rentrée à 7h45 …

A 10h, je commence mon 1er cours avec les élèves de 1ère année. On se découvre, j’apprends à poser mes limites, ne pas me laisser déborder par la jeunesse.

 

Confrontations culturelles :

Le lendemain matin, 7h45, je les retrouve. Dans mes « règles de vie », j’ai oublié de citer le téléphone mais j’avais bien insisté sur le retard !

Un élève arrive avec 50 min de retard, sur 2h de cours… L’air à peine gêné, et en excusant tout juste ! Je discuterai avec lui à l’intercours… Pendule à l’heure.

Puis, 10 min après l’entrée en classe un téléphone sonne, il l’éteint sans rien dire ! Je fais la remarque que cela ne dois pas se reproduire, «  c’est éteint ou en silencieux, je ne veux plus entendre cela ».

Puis, un 2nd téléphone sonne, 10 minutes plus tard, et là l’élève me demande « gentiment » s’il peut décrocher son appel, et quitter la salle !! On oserait se moquer de moi peut être ???

On aime tester les limites des enseignants !

Ah les élèves ont un point commun partout au monde j’ai l’impression : en faire voir de toutes les couleurs à leurs professeurs (celà doit etre encore plus drôle quand c’est une jeune, femme et blanche !!)

Les téléphones sont omni présents et sur exploités. On ne sort jamais sans son téléphone : même si l’on n’a pas un sous en poche, y’a toujours le téléphone !

 

Le début:

Puis l’on enchaine les cours. Déjà 4 chapitres terminés, un 5ème bien entamé, avec les élèves de 1ère année, 4 fois 2h de TP. Il faut avancer vite, aux vacances de Noël, je dois avoir fait la moitié du programme !

Avec la 2ème année, je remets les bases au clair, réponds à toutes leurs questions. Ils ont été en stage 2 mois à IOTA, répartis en vente et en montage à tour de role. Alors ils ont rencontré certaines difficultés, on met tout cela au clair puis on commence déjà le programme aussi par les verres progressifs.

La 2ème année est plus orientée pratique, et adaptation aux cas concrets des différents patients qu’ils vont rencontrer. Et on affine encore les cours déjà vu en 1ère année.

C’est bien parti, j’ai posé mes limites aussi. Ils me connaissent déjà, savent que j’ai toujours une interrogation de prête « au cas où »…

 

8 novembre 2011

la Tabaski ou l'Aïd

Après avoir vu la ville dans tout ses sens, et ceux de façon très croissante plus la fête approchait. Les moutons déambullaient partout dans la ville, traverser des boulevards...

De plus, les moutons sont cher cette année, on n’en trouvera pas à moins de 50 000 CFA soit plus de 75€. Et il  faut aussi savoir qu’une famille standard peut avoir modestement jusqu’à 6 moutons pour la concession (les oncles, les frères, les petites sœurs, les grands-mères, les cousins…) à tuer ce jour ci !

On peut en compter jusqu’à 15-20 moutons, c’est proportionnel au nombre de femmes mariées à l’homme, à la richesse et grandeur de la famille.

 

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(Photo volée en moto, pardon pour la qualité. Il faut comprendre que les moutons sont par centaines en troupeaux devant un bar ( lumieres au fond ) )

Chacun fait de son mieux, donne beaucoup d’energie, s’applique à la beauté de la fête.

 

Le jour J est arrivé.

La journée commence très tôt et par laver les moutons, ils doivent être propres pour l’occasion. Les hommes (et femmes âgées avec enfants, mais surtout les hommes), vont à la mosquée du quartier pour la grande prière de 9h. A 7h30-8h, les gens commencent à circuler dans la même direction, celle de la mosquée, beaucoup sont à pieds, avec des grands boubous, très colorés et brodé pour l’occasion.

Les femmes sont déjà dans leurs gamelles pour préparer les condiments, le riz, les sauces qui accompagneront la viande.

J’arrive donc dans la famille qui m’ a invité à 8h30-9h, on passe devant des lieux de prière de la ville, les gens sont regroupés par centaines, tous assis sur leur tapis, le chapelet à la main, dans une grande concentration et sérénité.

Les foules à pieds deviennent prioritaires sur la route, jusqu’à arrêter la circulation des (peu de) voitures ! A cette heure ci, la ville est déserte ! Oui oui, déserte, pas un chat. Très peu de voiture, quasi aucun taxi pour circuler, les sautramas sont arrêtés.

9h10, les hommes de la grande famille rentrent de la prière. Un instant caché dans leurs chambres respectives pour enlever leurs superbes vêtements de fête, puis pour attraper les couteaux achetés pour l’occasion.

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Finalement c’est 10 moutons qu’il faut tuer ce jour pour cette famille !!!!

10 Moutons à égorger, au dessus d’un trou creusé à l’extérieur de la cours de la maison, pour y recueillir le sang. Ceci se fait en direction dela Mecque(la même direct que les prières).

C’est une cérémonie qui n’a pas de rites particuliers. Juste le fait que ce soit le vieux de la famille qui fasse l'acte d'egorger et les plus jeunes qui tiennes la bête. Si ce n’est que je semble intrus : une femme et une blanche avec tout ses hommes et leurs couteaux !

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Une fois les 10 tués, chacun s’en attribué un pour s’apprivoiser boucher le temps delà fête. Ils s’apprivoisent avec leur carcasse pour enlever la peau, ouvrir, vider, couper pour donner cela rapidement aux femmes. Chacun coupe un peu à sa façon, d’où la difficulté pour moi de savoir quels morceaux on a mangé avec quoi, comment, à quelle heure !!!

L’abattage des bêtes se termine assez vite, chacun prend plaisir à être plus rapide que le voisin… On se salue d’un voisin à l’autre.

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Les bêtes sont découpées à même le sol … Il ne faut pas trop réfléchir, quand c’est sur la terre battue, entre les feuilles mortes, non loin des déchets… Heureusement tout cela sera bien bouilli ensuite.

Les femmes commencent par cuisiner les abas nobles : le foie, le cœur. On a mangé cela vers 11h, je pense… Tous autour du plat : nous sommes assis à 5-6 sur des canapés, on pose le plat au sol et on mange chacun avec sa main droite préalablement nettoyée, à l’aide du pain.

Les plats vont s’enchainer toute la journée à un rythme régulier. Apres la viande sera cuite avec des légumes, avec des patates à l’eau, avec du riz… Chacune des femmes y va de sa propre imagination.

Entre chaque plat, je suis vivement accueillie. Une bande de jeunes de moins de 30 ans sont à la porte, à faire le thé, à jouer aux dames. D’ailleurs ils se défendent très bien, et m’ont très vite mise en placard !

On rit de tout, tous les sujets de conversations passent. On envoie aussi de la viande dans les familles, pour les oncles, pour les grands frères, pour les parents en ville, pour les amis devenus des frères.

Ce jour est important pour le message qu’il fait passer.

En effet, ce jour ci, tout le monde passe pour venir faire ses benedictions aux plus agées, pour que Dieu leur donne de l’argent ,une longue vie, que toute la famille se porte bien , que chacun est du travail, qu’ils puissent manger … Mais aussi et surtout on demande à chacun de nous pardonner de nos erreurs ou de nos fautes durant l’année ecoulée. C’est un geste et une démarche très himble et respectueuse. On peut tous en tirer une leçon de vie... 

Les enfants très joliment vêtu pour l’événement, s’approchent de nous pour nous compter quelques bénédictions et attendre leur pièce en échange. J’ai du mal avec cette coutume… (Sentiment purement personnel, qui pour moi les entrainent à mendier pour tout et n’importe quoi ! Semblable à Halloween dans les pays Nord.) 

C’est donc les jeunes qui font la démarche d’aller voir les plus âgés pour leur présenter leur pardon et les bénir.

Cette échange est assez rapide et ne demande pas d’attention particulière. Les 2 personnes peuvent même se croiser dans les rues et continuer leur marche à pas lent pour se bénir. L’un prononce une phrase commençant par « Allah.. », l’autre répond « Amina » (lire Amen) à chaque phrase. 

Le lendemain matin, on déjeune tous la même chose : après avoir mangé les meilleurs morceaux de la bête, il restait à faire bouillir toute la nuit les tripes !

Alors la ville se réveille avec l’odeur de tripes dès 8h !!

Et là, il faut avoir le cœur bien accroché ! C'est pour moi se sont des souvenirs de grands week-end Famille !

Pour les repas, il faut savoir que les femmes mangent avec leurs enfants et leurs bonnes (quelques fois, elles sont mises à part) proches des fourneaux et les hommes mangent plus loin dans la cours, toujours dans un plat commun.).

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5 novembre 2011

J+7

Voilà une semaine que mes pieds foulent le sol malien.

Commençons par le départ.

Après avoir eu mon billet le vendredi 22h pour le départ de l’avion le samedi 19h avec RAM par Orly…, je me suis précipitée dans le train pour Paris.

Chargées comme des mulets, nous avons réussit à atteindra la capitale.

Le samedi direction la « pharmacie moins cher » pour avoir dela Malaroneà 31.25€ au lieu de 49.95€ !! Soit beaucoup d’économie !!

Route pour l’aéroport. RAS

Aéroport : Des promesses de grèves commençait à me faire grogner, pu finalement, seulement quelques échappés revendiquant on ne sait trop quoi, se sont mis à taper sur tout et n’importe quoi, juste pour faire du bruit.

L’avion que je prenais est arrivé en retard sur le tarmac de son voyage précédant alors nous avons embarqué et décollé avec 1h de retard. Soit tout juste le temps que j’avais pour trouver mon 2ème avion de Casablanca à Bamako !

Eeeuuhh le stress monte, «  va-t-il rattraper son retard ? » «  Je n’ai pas envie d’attendre un autre avion pour Bamako, en dormant dans l’aéroport » «  et mes bagages » ??

Finalement 2h de vol plus tard, en ayant conservé nos 50 minutes de retard, descente du 1er avion, 3 pas et quelqu’un venait nous pressé pour nous diriger vers l’avion pour Bamako… Oouff il n’est pas parti sans moi !

Décollage avec 10min de retard et puis c’est parti.

Arrivée à Bamako à 1h10, heure locale, avec 24°C. Le temps d’attraper mes 2 sacs.

La Douane ?? Ben y’en a  bien une, mais le système n’est pas en fonction, alors on me fait signe de sortir !! Ok, comme tous les ans.

A la porte mes amis m’attendaient, 5 garçons pour m’accueillir ! Un 2nd convoi avait été envoyé pour moi : un chauffeur de l’IOTA qui s’est vite rentré à la maison en voyant les amis pour moi !!

Il est 3h quand je rentre à l’IOTA.

Je retrouve ma chambre de l’an passé, rien n’a bougé. Toujours pas d’eau ds les tuyaux !

J’apprendrai 1 semaine plus tard qu’une vanne existe dans la chambre d’à coté (inoccupée !).

La poussière à envahi ma chambre, puissance 10.

Je dors quelques heures. Mais avec l’excitation, le décalage horaire, la poussière, je me lève vite pour aller rendre visite à tous le monde.

Le dimanche se sont des amis qui gardent : Cissé étant le 1er à arriver à 7h.

Puis je retrouve Tounkara, le chef de l’hygiène et assainissement de l’hôpital.

Puis Barou arrive plus tard, responsable de maintenance

Bref, j’ai revu beaucoup de monde toute la journée. Beaucoup discuté, retrouvé la chaleur du Mali et l'acceuil des maliens inégalable. 

Cette semaine, se sera reprise en douceur. Les cours ne commencent que le 14 Novembre. En attendant, on se prépare…

Puis je suis toujours responsable de l’espace de vente des lunettes. Le magasin a tourné pendant mon absence grâce à une étudiante de dernière année, diplômée.

Elle a géré les stocks et l’intendance de cet espace.

Les stocks ont bien diminué. C’est plutôt une bonne nouvelle. 

Les étudiants sont plutôt devenus désobéissants et indisciplinés. Il faut les remettre dans le droit chemin. Ils ont tendance à se laisser aller et à en faire le moins possible…

C’est plutôt usant de devoir les relancer sans cesse et les motiver...

Je dois donc gérer cette espace et veiller à ce que tout le monde fasse son boulot.

La rentrée prévue pour le 14 Novembre avec 9 étudiants en 1ère année, et 7 en 2ème année. Puis il y a aussi les étudiants en « BEP » que je dois former…

Tout cela me prendra beaucoup de temps je pense…

3 novembre 2011

Remise des diplômes

Le lundi de mon arrivée coïncide avec l’examen final de la 1ère promotion sortante de l’optométrie à IOTA.

Je dois donc les évaluer. Tache difficile pour moi car se sont des amis pour moi. Je ne leur ai jamais enseigné durant leurs 3 années de formation. Se sont d’autres blancs qui étaient là avant moi qui l’on fait. Moi j’ai travaillé avec eux, comme avec des collègues et des amis. Alors je prends mon rôle au sérieux. Je crée un sujet, 1h -1h30 de composition, comme convenu.

Dès le lendemain mardi, 8h les résultats tombent. Ils sont tous reçus, tous les 8 ! On est très heureux.

 

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15h30, l’ORTM, la télévision malienne, vient les interviewer à tour de rôle dans la salle de pratique Optométrie, ils sont très émus.

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Un par un, il donne leurs impressions.

Lors de la cérémonie, les discours s’enchainent, le bras droit du ministre de la santé est là, l’évêque, l’ambassadeur du Burkina est assis à coté de moi… De grande pointure dans la salle. On remet aux Ophtalmologistes, un kit de chirurgie de cataracte, une attestation de diplôme…Et des livres pour les majeurs de promos. Cela est délivré par les médecins, des professeurs en médecine, leurs maitres…

De même pour les infirmiers Ophtalmologistes. 

  

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Tout ceci se fait sous le regard des photographes, de la presse, de l’ORTM qui filme tout.

Puis vient au tour des opto, ceux pour qui je suis là.

La 1ere promotion formé à IOTA sort !!

Le maitre de cérémonie nous dit :

  "Malheureusement, nous n’avons pas pu imprimer leurs diplômes pour eux, alors nous appellerons que les 3 meilleurs de la promo."

Un houlement enflamme la salle. Décidément, leur place sera-t-elle un jour à la hauteur de leur travail et de leur importance dans le milieu médical.

Alors on appelle le 1er : D. Coulibaly, majeur de promo. Grands applaudissements. «  On lui remet des revus par les mains de Lucie Vitrouil !! »

Ah ben quel honneur et fierté de pouvoir remettre le 1er prix du 1er optométriste malien diplômé par l’IOTA. C’est aussi un bon ami depuis quelques missions communes. Nous sommes tous les 2 aussi émus !

  

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Je le félicite encore et lui souhaite une longue et belle route dans l’Optométrie. Sa maman est là, ses sœurs aussi, son oncle. Il est lui-même très ému.

Dans cette promotion de 8 étudiants, seulement 2 filles ont étudié, une malienne et une burkinabais. Elles sont respectivement 2ème et 3ème de la promo. Bravo.

On continue sur une série de photos!

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24 octobre 2011

On en parle dans la presse

Pour mieux faire connaitre le projet, j'ai voulu le faire connaitre au grand public par des articles de presse dès mon retour. Les voici:

Dans les nouvelles de Falaise ( ma ville d'origine ), avec un rappel en 1ere page et un rappel de titre sur les présentoirs des buralistes

http://www.lesnouvellesdefalaise.fr/2011/08/16/lucie-veut-redonner-la-vue-au-mali/

Dans le Ouest France, dans les pages "Manche",

https://storage.canalblog.com/54/12/779429/67838995.pdf

Ou encore dans la Manche Libre, avec un rappel en 1ere page:

https://storage.canalblog.com/18/38/779429/67657673.jpg

J'ai aussi voulu rencontrer le public de Granville et ses environs en allant vers les jeunes du CIJ ( conseil international des jeunes ) de la communauté de communes de Granville ou encore une exposition à la médiatheque de Granville pendant la semaine bleue nationale et en parallèle aux Africales de Basse Normandie. J'ai aussi rencontré les personnes agées à la médiatheque. Cette exposition sera reprise par l'Agora de Granville lors du mois de Novembre à l'occasion du mois du film.

En voici les articles de presse annoncant les événements.

http://www.google.fr/url?q=http://www.granville.maville.com/actu/actudet_-La-Semaine-bleue-met-les-seniors-a-l-honneur_6607-2015999_actu.Htm&sa=U&ei=evybTpPeK8eE4gSr2sGTBA&ved=0CC0QFjAJ&usg=AFQjCNFpWbPKWitw4FrRabZqtWfjcNcyQg

http://www.google.fr/url?q=http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-La-mediatheque-sera-dans-le-Noir-jusqu-en-decembre-_50218-avd-20111006-61412400_actuLocale.Htm&sa=U&ei=evybTpPeK8eE4gSr2sGTBA&ved=0CCkQFjAH&usg=AFQjCNE2nAm1Rx4LhiSTrcuABivp3LOJ7Q

Et aussi quelques photos:

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17 octobre 2011

Présentation du projet

Je suis une jeune opticienne de 23 ans, formée à l’école de Bures sur Yvette (département 91), diplômée en 2010. J’ai travaillé dans plusieurs magasins d’optique en France avant de vouloir partir pour une période de 9 mois afin d’aider à l’IOTA (Institut d’Ophtalmologie Tropical d’Afrique).

Aujourd’hui, dans le monde, 670 millions de personnes sont atteintes de troubles de la vision. Pour leur permettre de s’insérer dans une vie sociale, professionnelle ou scolaire seulement un examen de vue et une paire de lunettes seraient utils. Afin de lutter contre cette cécité évitable, il est nécessaire de former du personnel dans les pays les plus défavorisés. C’est donc dans ce but de permettre à tous de bien voir que la formation à de nouveaux optométristes est indispensable.

Missions antérieurs :

Au cours de ma formation j’ai eu l’occasion de préparer des projets humanitaires : chercher des aides financières ou matérielles (verres, lunettes, fournitures…). Puis j’ai aussi eu la chance de partir à deux missions, au Mali.

Notre but était de faire des examens de vue (évaluer qualitativement et quantitativement les besoins visuels) pour les enfants et adultes d’une région défavorisée du Mali, différente à chaque mission. Par groupe de 10-12 étudiants, dans des régions reculées nous nous sommes déplacés pour donner des lunettes adaptées à leurs besoins. En moyenne on délivrait jusqu’à 1000 paires de lunettes, 2000 examens de vues en seulement 2 semaines.

Contexte :

 Le CHU-IOTA est le plus grand hôpital d’ophtalmologie dans l’Afrique de l’Ouest ouvert depuis 1er octobre 1953.

Il est aussi un centre de formation pour les ophtalmologistes, les infirmiers spécialisés en ophtalmologie, les optométristes et des techniciens en lunetterie.

L’IOTA est l’un des premiers centres publics de formation d’optométristes en Afrique Noire.

C’est un hôpital équipé de matériel haute technologie, les chefs de service se rendent souvent à l’étranger pour approfondir leurs connaissances, assister et participer aux différents forums et salons de la profession. Les patients viennent de toute l’Afrique de l’ouest (Cote d’ivoire, Guinée, Niger, Burkina Faso, Togo, Bénin…)  pour se faire soigner et opérer.

J’ai travaillé à l’IOTA durant toute l’année scolaire 2010-2011, à Bamako. J’ai enseigné aux étudiants de 1ère et 2ème année d’optométrie.

L’optométriste a la fonction de pratiquer des examens de vue aux patients, de détecter des pathologies oculaires, de travailler en partenariat avec les ophtalmologistes et les infirmiers spécialisés en ophtalmologie. Il prescrit des corrections adaptées aux besoins du patient, il fait les suivis de rééducation pour les enfants. Il est là aussi pour conseiller les patients, les sensibiliser aux soins nécessaires à leur pathologie. Ils sont aussi apte à monter, tailler, adapter, ajuster les lunettes en fonction de chaque client et en fonction de leurs corrections nécessaires.

Détails du projet :

Vision 2020 : Le Droit à la Vue est une initiative de l’Organisation Mondiale dela Santé et de l’Agence Internationale pourla Prévention dela Cécité (IAPB) a pour objectif de réduire de 80% la cécité évitable d'ici l'année 2020.

Les nombreux étudiants sont de nationalités multiples. Pour la majorité, ils sont maliens, mais beaucoup viennent de l’étranger tel que Guinée, Burkina Faso, Djibouti, Congo, Togo, Bénin, Cameroun, Gabon, Tchad, les Comores …

Former des optométristes c’est tendre vers un système de soin et de santé indépendant et durable. Enseigner aux étudiants, c’est faire grandir de nouveaux professionnels afin que chacun fasse son travail au mieux dans son pays d’origine au service de celui ci et avant tout de sa population. Des regards très éveillés, avec une soif d’apprendre intarissable et qui se donnent le courage, la force et l’audace de se battre pour comprendre, apprendre, et ainsi progresser très rapidement dans leur apprentissage.

Pour exemple, bilan de la mission annuelle de février 2011 : 3306 patients examinés, 80 cataractes opérées, 2100 lunettes de soleil offertes, plus de 1200 lunettes de vues données, et environ 1800 collyres et pommades ophtalmiques distribués.

C’est donc pour eux que je veux repartir pour une seconde année scolaire afin de partager mes connaissances. C’est ainsi grâce à ses futurs optométristes que la vue des Africains pourra s’améliorer et que l’on pourra ainsi atténuer et mieux contrôler la cécité dans le monde.

Je tiendrais ce blog à jour autant que possible en vous relatant ma vie quotidien autant dans mon travail que dans mes rencontres maliennes ( week end en famille, entre amis...). N'hesitez pas à venir voir regulièrement ce qui se passe par là.

Mon départ est prévu pour jeudi 27 Octobre, afin d'être efficace au 1er Novembre, jour de la rentrée.

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